Le 15 décembre 2023
Informés par les conseils cynégétiques de la découverte de cadavres de lièvres, nous avons informé dès ce mois d’octobre le Service de Santé et pathologies de la Faune sauvage de l’Université de Liège de la présence de ces cadavres de lièvres en différents points de Wallonie, de Flandre et du Nord de la France. Une recherche a été mise en œuvre sur différents spécimens collectés dans les congélateurs mis à la disposition du public ou apportés directement chez eux.
Cette étude portait sur la présence d’agents infectieux du type EBHSV et RHDV. Ces deux virus ont été largement détectés dans les populations observées.
Nous joignons ce rapport en annexe de ce message.
Vous y constaterez que, bien que l’échantillon de la recherche ne permette pas d’en tirer des conclusions définitives, le Service de Santé et pathologies de la Faune sauvage invite vivement les chasseurs à une gestion des lièvres morts et vivants de façon à diminuer le risque de développement de la maladie.
En particulier, les comportements suivants sont recommandés :
• Gestion des lièvres morts : éliminer les cadavres suspects
Ces virus étant extrêmement résistants dans le milieu extérieur, il est stratégique d’éliminer les cadavres suspects, source importante de virus. Comme cette recommandation est également valable dans le cas de la yersiniose, on peut insister, in fine, sur l’élimination systématique des cadavres de lièvres. Et si le contexte le permet, c’est l’occasion de les transmettre à notre service pour analyse. En effet, même si l’on sait que l’EBHS et/ou la RHD circulent dans une région donnée, les examens systématiques permettent de suivre l’épidémiologie de la maladie de manière spatio-temporelle. Dans ce contexte de dissémination virale, il faut également éviter que les chiens ne mangent des lièvres trouvés morts. Les carnivores, sans souffrir de la maladie, sont susceptibles d’excréter le virus et donc de le disperser.
• Gestion des lièvres vivants
Bien qu’il existe des vaccins commercialisés en Belgique destinés à l’immunisation active des lapins contre le RHDV-1 et/ou le RHDV-2, l’application de cette pratique sur une population de lièvres sauvages semble illusoire. Actuellement, il n’existe pas de vaccins contre l’EBHS.
De plus, il faut en toute logique éviter de transporter des lièvres des zones d’enzootie vers des zones indemnes. Enfin, après une vague épidémique1, il est important de diminuer drastiquement les prélèvements en saison de chasse et donc d’épargner les survivants forts d’une immunité acquise. Un nombre de prélèvement trop élevé favoriserait une repopulation du territoire par des individus naïfs non immunisés et le prochain épisode viral ne serait alors que plus sévère.
Nous vous remercions de diffuser ce message auprès des chasseurs de votre région, et attirons votre attention sur l’importance du rôle de sentinelle sanitaire que nous jouons en tant qu’acteurs de terrain. À ce titre, la collecte des cadavres trouvés sur vos territoires dans les congélateurs mis à disposition par le Service de Santé et pathologies de la Faune sauvage représente un apport important pour remplir notre rôle.
Vous en trouverez les adresses ici : http://www.faunesauvage.be/faune-sauvage/?page_id=9229#:~:text=Le%20Service%20Faune%20sauvage%20effectue,la%20Facult%C3%A9%20de%20M%C3%A9decine%20v%C3%A9t%C3%A9rinaire.
L'AFSCA lance un appel aux chasseurs : « Pensez à ne pas chasser dans les zones à risques pour la peste porcine africaine »
Plus d'informations : ICI
De nombreux chasseurs s’interrogent sur les risques que la maladie de la langue bleue fait courir aux grands ongulés sauvages de nos forêts. Interrogée par nos soins, la professeur Annick Linden, du laboratoire de la Faune sauvage de l’Université de Liège, nous donne les précisions suivantes :
La maladie de la langue bleue est une maladie virale (Orbivirus) qui concerne les ruminants et qui est transmise par de petits insectes, des culicoïdes.
En toute logique, les cervidés sont ou vont être infectés, comme pour le BTV_8, mais jusqu'à présent, aucun évènement de mortalité ne nous a été rapporté. Il faut rester vigilant, car la virulence peut varier d'un sérotype à l'autre.
Les chasseurs qui trouveraient un ou plusieurs cadavres de mouflon, cerf ou chevreuil sont invités à les déposer dans congélateurs disposés en Wallonie à cet effet : http://www.faunesauvage.be/faune-sauvage/?page_id=9229
La peste porcine africaine est à notre porte : ICI
Le Jardin extraordinaire (RTBF - 17/11/2024)
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